9 pièces pour violoncelle seul.
Création à la Maison de la Poésie à Paris le 15 janvier 2012, en accompagnement d’une lecture de Juan Gelman.
Violoncelle : Eric Picard
no stan muridus lus páxarus[1]
¿qué es este ruido en la cabeza?/¿vos?/[2]
Depuis les années soixante dix j’écoute la poésie de Juan Gelman. D’abord clandestinement – il était interdit pendant la dictature militaire.
De manière secrète j’ai commencé à tisser une musique qui a un commun avec sa poésie l’exigence, le quotidien de la pratique artistique, attentive au jaillissement, depuis les profondeurs, d’un chant véritable, aussi inutile dans l’immédiat qu’indispensable à la survie.
J’ai eu la grande chance de pouvoir partager cette écriture secrète du son avec Juan Gelman lui-même lors d’une lecture de poésie en janvier 2012 à Paris. Pour cette occasion j’ai écrit neuf courts fragments (comme des cours poèmes, pourrait-on dire) pour violoncelle seul. Ces fragments se son intercalés dans sa lecture.
J’ai intitulé ces pièces « Gelmanianas », ce qui n’est autre chose qu’un hommage ainsi qu’une sorte de relecture de ses poèmes à la lumière de ses subtiles altérations des mots et de sa manière de les dire.
J’ai toujours lu sa poésie en entendant sa propre voix ; un peu comme s’il était là pour me lire ses poèmes. Cette prosodie a dictée une grande partie du travail de composition, qui pourrait être vu, à certains égards comme une traduction.
Luis Naón
[1]Juan Gelman –De DIBAXU – (XXIX) Poesia Reunida – Seix Barral – Pag 840
[2]Juan Gelman – De Citas (CITA XI) Poesia Reunida – Seix Barral -Pag 498