Ouverture Urbana (2004) (Urbana 5)

Pour bandonéon diatonique et orchestre.

Œuvre enregistrée le 30 mai 2004 à la Maison de Radio France
pour feu l’émission « alla breve » de France Musique.
Orchestre Philharmonique de Radio France dirigé par Kiryl Karabits, bandonéon soliste Per Arne Glorvigen.
Durée : environ 12 minutes.

Dédiée à Per Arne Glorvigen et Rut Schereiner « criollos de pura cepa »

Cette œuvre, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’a rien d’une ouverture classique. Le sens d’ouverture est plus général et en relation avec le noyau du discours musical1.

En effet, l’orchestre, reflet du soufflet du bandonéon, s’ouvre à l’espace sonore, aspirant les influences diverses apportées que cet invité spécial lui apporte.

Divisée en cinq mouvements, l’œuvre répond au cahier de charges de l’émission « alla breve » de France Musique. Sous cet intitulé, une émission radiophonique, courte mais intéressante, vit le jour en 1998 sous l’impulsion de René Koering, alors directeur de Radio France. Son but principal était de combler l’énorme déficit de diffusion de musique de nos jours à cette Radio d’état. Il a été imaginé une émission de 3 minutes (commentaire et présentation inclus) pour des formations diverses. Chaque jour de la semaine étaient diffusés un fragment, ou un mouvement de l’œuvre « commandée », pour l’entendre dans sa totalité le vendredi. Cette formule, qui a fait connaître un grand nombre de compositeurs et permis une diffusion large de la musique contemporaine, a été supprimée par Pierre Bouteiller dès son arrivée à la direction de France Musique.

C’est la raison pour laquelle le chiffre 5 revêt ici une grande importance, structurelle et interne.

Les mouvements ne portent pas de sous titre explicite, mais chacun est apparenté à un jour de la semaine et, par conséquent, à l’astre ou au dieu romain correspondant.

Curieusement, et bien que la diffusion du premier mouvement doit se faire un lundi, l’œuvre débute par Mars, guerrier comme d’habitude. De même qu’elle ne se finit pas par Vénus mais par Jupiter.

À chaque journée, j’ai attribué un très court commentaire qui, un peu à la manière d’un sous titre, résume, en quelques mots, l’état d’esprit dans lequel il doit être interprété.

Ainsi l’ordre de la semaine, en relation avec Obertura Urbana, est le suivant :

  • Mardi (I mouvement), guerrier, meilleur pour commencer la semaine
  • Lundi, (II mouvement), de nuit et rêve et aussi de poussière un peu grise et de volupté.
  • Mercredi (III mouvement), mercure, métal en fusion, matière et aigu extrême.
  • Vendredi (IV mouvement), scherzo ou le rire de Vénus.
  • Jeudi (V mouvement), une matière qui découle du bandonéon pour exprimer toute son ampleur, et des relents de tango, immanquables, qui annoncent la fin de la semaine.

[1] Il existe également un spectacle de l’écrivain et compositeur Jacques Rebotier intitulé « ouverture », qui traite, pour résumer, des ouvertures du corps mais aussi des ouvertures dans une maison, ou un pays. En somme une ouverture, et en cela je le rejoins tout à fait, n’est autre chose qu’un passage, une limite, une barrière (ouverte) à franchir.
Ce spectacle a été créé à Avignon en juillet 2000 et repris en juin 2007 à la Maison de la Poésie à Paris.


Obertura Urbana I

Obertura Urbana II

Obertura Urbana III

Obertura Urbana IV

Obertura Urbana V

 


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